Aujourd’hui, 21 000 km de murs frontaliers sont en construction dans le monde. Pierre Constantin travaille sur une performance visuelle et sonore, sa réflexion sur le sujet. Sans jugements, ni morale, il nous propose de prendre du recul par rapport à l’image d’un mur.
Pierre Constantin commence sa vie d’artiste, dans les années 80, à l’âge de 14 ans. Il travaille la mosaïque pendant de nombreuses années, dans l’atelier de Ricardo Licata aux Beaux Arts de Paris, avant de se concentrer sur le dessin de modèles vivants en mouvements, la danse en particulier, avec le plasticien Michel Costiou. En 2007, il apporte d’autres cordes à son inspiration en faisant de la « mise en graphie » de la musique et des mots, sur l’invitation du musicien de jazz, Han Sen Limtung. Il expérimente ainsi une abstraction graphique de la musique. Aujourd’hui, Pierre Constantin dessine exclusivement au cours de spectacles vivants. Soit il dessine dans l’ombre, et donne à voir son témoignage après le spectacle. Soit Il en fait partie intégrante ; la création des dessins est alors filmée en direct et projetée sur un écran. La création du dessin est ainsi offerte aux spectateurs pendant la représentation. Il travaille sur papier, à l’encre de chine et au calame. Mêlant ainsi une technique ancestrale à celles d’aujourd’hui.
Si je me pose la question : quelle est la chose qui m’inspire, celle qui m’émeut et me meut le plus ? La réponse est L’AUTRE, à CET INSTANT. L’AUTRE me donne la possibilité d’appréhender ma place. Je me situe en regard de ce qu’il m’accorde comme informations sur lui. Je suis en réaction à CET INSTANT. Je suis curieux. Une sorte d’éponge de son émotion. Je me nourris de son mouvement quand il danse, de ses mots quand il conte, de sa musique quand il joue. Je ne travaille qu’en sa présence. C’est quand il touche à sa propre émotion que la mienne se libère. Dessiner à CET INSTANT là, c’est saisir L’AUTRE à bras le corps et le faire glisser sur le papier à travers la fluidité de l’encre de chine, la douceur ou le crissement du calame. C’est faire retentir ces mots que je ne sais pas écrire, que je n’ose pas dire. L’AUTRE à CET INSTANT, est toujours mon modèle, je cherche et suis en quête de L’AUTRE, à CET INSTANT, à CET ENDROIT.
Sortie de résidence le samedi 14 octobre 2014
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