Trois personnes bien comme il faut mangent et prolongent leur repas. Ils refont le monde, se heurtant, entre certitudes, redondances, rétrécissements des angles. Ils seront visités (le menu se déplie devant nous) par des personnages en crise : Un boucher plus tendre que sa fonction, un clown, précaire et esseulé, un adolescent qui vend des chocolats pour son lycée, sa mère aide-ménagère, un chien nommé Las Vegas… C’est pour dire! Ils devront dialoguer. Dominer ? Se soumettre ? Existent-ils d’autres rapports ?
Des chansons en live ponctuent la traversée. Les personnages peuvent-ils s’écouter ? Matière vivante le texte inédit, polyphonique parfois, pousse et se désagrège dans la fureur du monde y résonnent des destinées balayées. Nous avons rêvé certaines situations inspirées du « Charme discret de la Bourgeoisie » de Luis Buñuel; nous plongeons sans nous en rendre compte dans un grand rêve, entre vision et réalisme requestionné; ça chante, ça s’envole, ça boxe, ça beatbox!
L’homme est un animal comme les autres, non? Et n’est-pas Godard citant le poète Rilke qui écrivait ; une catastrophe est la première strophe d’un poème d’amour. Pourrons-nous resister…
© Laure Villain