Solo en escarpolette
Balancer. Un mouvement oscillant qu’on retrouve à chaque âge. Tout le monde se balance ! Jeune ou vieille.ux, on cherche à s’apaiser en se berçant, dans les bras de nos parents, dans un berceau ou un rocking-chair. Sur la balançoire ou au manège, on explore des sensations extrêmes, en se balançant toujours plus haut, plus loin ou plus fort. On est pris.e par le cocktail d’hormones lorsqu’on touche le “point mort”. Là où la physique nous gagne – l’endroit où deux forces se rencontrent en se faisant équilibre l’une à l’autre, de manière à arrêter le mouvement. On s’abandonne à cette loi naturelle qui nous fait perdre le contrôle pendant une milliseconde jusqu’à ce que le ballant reprenne sa trajectoire et l’on regagne nos repères.
C’est une expérience intérieure et personnelle. Alors pourquoi balancer à deux, quand on peut très bien le vivre seul.e ? Quand on partage, l’émotion augmente, se multiplie. Tout est plus fort. Cela donne plus de sens d’exister à deux, de faire l’effort ensemble, de s’écouter et de s’accorder.
Dans une société où tout peut être livré, où je n’ai plus besoin de me déplacer, de faire un effort physique, de communiquer avec soin pour combler mes besoins, pourquoi encore me lier ?
Plus que jamais, nous avons besoin de veiller à notre communication, de prendre soin de nos liens car l’humain a toujours besoin de l’humain. Nous sommes, comme tout mammifère, des êtres sociaux et nos liens d’aujourd’hui sont à revoir, redéfinir et reconstruire.
Chercher à comprendre ce qui nous lie et nous tient encore dans un monde où l’individualisme est poussé à bout est devenu la quête de LXS REYENXS.
Nous sommes deux êtres humains ayant un caractère bien distinct. Mais ce qui nous réunit, ce que nous choisissons comme point commun, c’est LE BALLANT.
Nous avons fait le choix du ballant en synchro. Un choix délibéré défini par le besoin de relationner avec l’autre. Il vient de l’envie de partage. Dans le but d’augmenter mes sensations et mon plaisir, je choisis de le partager. Cela nous demande de l’écoute afin que nos gestes soient précis et trouvent l’harmonie.
Photo : Tilman Pfäfflin