NOTE D’ INTENTION
Comme les animaux qui régénèrent leurs peaux, leurs poils ou leurs plumes, notre corps s’étire, mue, se transforme sous l’influence du temps et des événements.
La réalisation de « Tout d’abord », une pièce courte dédiée au jeune public faisant office de prologue à ce projet, nous a permis de traiter du grandissement et de la métamorphose du corps.
Ce spectacle a été créé en avril 2017 à La Minoterie – Scène conventionnée Art, Enfance et Jeunesse – Dijon.
Suite à ce travail, nous souhaitons avec « Danse au bord du vide », nous adresser à un public plus large et continuer à utiliser l’habit comme un prolongement de l’être, comme une manière de se définir avec ses doutes et ses aspirations.
Appréhendé comme objet qui fait sens tout comme matière brute d’expression, nous utilisons les vêtements pour créer des illusions, masquer ou révéler, occulter ou dénuder notre personne.
Le pari de ces nouvelles recherches est de réinventer ou d’adapter une pratique du jonglage en mouvement au service de ce spectacle.
Un langage de tous les possibles, un témoignage d’une quête d’identité qui est propre à chacun d’entre nous et reflétant le choix d’une vie parmi tant d’autres.
Nous rajoutons cette fois des bâtons blancs, comme des cintres ou des os que l’on manipule pour inventer de nouvelles silhouettes.
Ils ont pour rôle de structurer un corps qui serait vide ou plutôt vidé de ses organes qui sont représentés ici par des balles.
Objet vital du jongleur, elles pourront être un cœur battant trop fort, des viscères surgissant des poches et des manches pour circuler le long du corps ou un amas de déchets humains dont il faudrait se débarrasser avant d’aller plus loin…
Vincent Regnard