De et Par Cécile Gacon
Avec la complicité incontournable du grand Evandro Serodio
Il était une fois un Ogre qui vivait avec sa femme et ses petits Ogrillons dans leurs bergerie….
L’étrange, les superstitions, les croyances populaires, parfois contradictoires, ils suscitent en nous l’écho profond, les contes donnent en nous une nouvelle chance de comprendre mieux nos angoisses. Face à l’inconnu… maladie, mort, peurs, ils sont une façon d’organiser le chaos, de savoir quoi faire et d’affronter les épreuves du quotidien. Quel sens est donné aux gestes de la vie quotidienne ? Comment comprendre la signification précise des gestes qui se répètent et se transmettent de génération en génération, de professeur à élève, de parents à enfants ?
Dans quelles dimensions de notre vie la Belle au bois dormant se réveillera ? Un soir d’hiver, alors que les parents dorment, le plus petit des ogrillons trouvera sur son chemin une tarte à la fraise, si douce comme la neige qui tombe sur la langue. Elle est si bien dans son four douillet, pourquoi ne pas l’écraser entre les doigts de pieds ? Ou recouvrir les murs de la maison pour les redécouvrir ? En couleurs elle va rester. Ils dansent ses poils drus et touffus, ses petites dents en forme de cactus et ses yeux de chauve-souris tourbillonnent à la cour de recrée.
On ne se soucie pas d’avoir beaucoup d’enfants quand ils sont tous beaux, bien fait et d’un extérieur qui brille. Mais si l’un d’eux est faible ou désobéissant, on le méprise, on le pille et on le taille comme un crayon pour écrire son histoire à sa place. Pourquoi tondre un mouton si l’on ne fait rien de la laine? Dans un monde en tube digestif de perte de repères, ou allons-nous avec cette éducation? Et si on laissait aller jusqu’au bout cette joie de vivre? On verra alors qui mange qui ?