Sylvain Paolini et Anne Mourier se mettent au ping-pong théâtrale. Dans cette partie, et avec l’aide de Guy Martinez, ils abordent le thème de l’amour et la difficulté qu’ont deux êtres à communiquer. Les artistes, du Théâtre du Rabot (une compagnie de la région Bourgogne-Franche-Comté) sont donc venus en voisins et ont pu expérimenter et avancer dans leur projet.
C‘est l’histoire d’un homme et d’une femme qui font du théâtre ensemble et qui ne veulent pas parler d’amour. Deux personnages, comme deux clowns blancs absurdes, se lancent ce défi inaccessible, peut-être pour ne pas se dire qu’ils s’aiment. Ils ont installé un micro sur scène et, tel monsieur loyal, ils s’adressent au public, ils l’interpellent et lui expliquent le projet.
Les deux personnages, H et F, ne s’écoutent pas vraiment, en tout cas pas en même temps ou pas comme il faut. De malentendus en quiproquos, de jeux de mots en prises de position ils s’enfoncent joyeusement dans cette impossibilité à se dire l’essentiel.
Leur projet leur échappe, ils perdent le contrôle de leurs paroles et de leurs gestes, mais la tendresse et l’humour ne sont jamais loin.
H et F sont des maladroits qui se cachent derrière une fausse assurance et des concepts. Ils voudraient croire qu’ils sont en train d’inventer une nouvelle forme de théâtre, un nouveau rapport au public. Ils pensent pouvoir s’extraire des clichés et des relations attendues, mais plus ils se débattent plus ils s’y précipitent.
« Ping » un texte sur l’impossibilité à dire, à faire; il met en scène les doutes et les aller-retour en jeu dans la création, mais aussi dans la relation humaine.
Au-delà des mots les corps s’engagent et expriment ce qui ne peut se dire. C’est en se référant au burlesque, au théâtre de l’absurde, au théâtre physique, et en préservant la fraîcheur de l’improvisation que les deux comédiens ont travaillé la mise en scène.
Ce texte est né de l’envie d’écrire un dialogue sur le rythme du ping-pong, où les silences sont des suspensions où chaque « Ping » attend son « Pong » qui parfois n’arrive pas, ou trop vite ou à côté de la plaque. Mais aussi sur cette impression, presque cet agacement, de devoir parler d’amour dès lors que l’on met un homme et une femme ensemble sur scène.