Romain Tiriakian, musicien et Yves-Noël Genod, metteur en scène et performeur, travaillent sur la mise en voix des textes d’Oscar Wilde, écrivain irlandais du XIXe siècle. Inspirés par « De Profundis », longue lettre d’Oscar Wilde écrite à son jeune amant (Lord Alfred Douglas), depuis la prison de Reading au début de l’année 1897.
Les artistes nous ont fait partager leurs recherches.
« Nous étions venus au château de Monthelon pour débuter un travail sur le « De profundis » d’Oscar Wilde. Yves-Noël travaillerait sur la bonne voix à emprunter et pour ma part je devais y entamer l’exploration qui habillerait le futur spectacle…C’est ce que nous avons fait dans la grande ligne de notre temps sur place.
Cependant, ne raconter que cela serait passer à côté des rencontres réconfortantes faîtes sur place, des instants partagés qui propulsaient le travail, du chapiteau complet de spectateurs comblés un soir inattendu au milieu du terrain, des sorties de résidences inspirantes et d’infimes choses encore qui se racontent moins facilement qu’elles ne se vivent à Monthelon. »
Romain Tiriakian
« Oscar Wilde, en quelques heures, était devenu un frère ; il me manquait, je voulais le lire encore. Avec Sébastian, on s’entendait bien. C’était lui qui avait eu l’idée et qui me l’avait proposée. Et maintenant j’avais mordu à l’hameçon et Oscar me manquait. On avait fait une résidence de quelques jours dans un lieu merveilleux avec des circassiens (les meilleurs amis du monde) (au bord du monde, justement, en équilibre) et on nous avait demandé de proposer une petite forme de fin de résidence, ce n’était pas obligatoire, mais comme il y avait un concert de prévu, ce jour-là, il y aurait du monde. On n’avait rien préparé, on n’avait pas grand chose, ce n’était que le tout début du travail. Eh bien, ce que je constate une fois de plus, c’est que ça marche : on peut faire spectacle de rien. On dit : on a très peu, on a un projet, on ne sait pas sous quelle forme, on peut vous faire entendre des bouts de musique qui peut-être donneront quelque chose, des bouts d’un texte. Et les spectateurs imaginent avec nous quel pourrait bien être ce spectacle — et ce spectacle futur, cette projection, ce désir de spectacle est peut-être le meilleur spectacle qui soit, au final. »
Yves-Noël Genod